50 ans de corpus montréalais, ça se fête !
20 septembre 2022
La communauté des sociolinguistes francophones a célébré la semaine dernière le 50e anniversaire du corpus Montréal 1971. Ce corpus demeure à ce jour une référence dans le domaine de la sociolinguistique variationniste québécoise et canadienne, voire la sociolinguistique moderne tout court. L’équipe à l’origine de ce projet – Henrietta Cedergren, Gillian Sankoff et David Sankoff – continue à inspirer les chercheuses et chercheurs actifs dans la discipline et l’apport du corpus Montréal 1971 à la recherche sur le français au Québec reste indéniable.
Les célébrations ont eu lieu dans le cadre du colloque 1971-2021 : 50 ans de corpus montréalais, organisé par le CRIFUQ et l’équipe du projet FDLQ. L’événement, qui a eu lieu dans l’imposant édifice des Archives nationales du Québec à Montréal (BAnQ Vieux-Montréal), a réuni près de 85 participantes et participants représentant ni plus ni moins cinq générations de sociolinguistes. Le programme proposait trois grands axes thématiques de recherche :
- la recherche sur le français de Montréal et des grands centres urbains de la francophonie
- le développement de corpus sociolinguistiques à l’ère des humanités numériques
- l’étude des récits de vie
En plus des nombreuses communications associées à ces trois axes, le programme incluait une table ronde consacrée aux Nouvelles voies, nouvelles voix en sociolinguistique (organisée par Anne-José Villeneuve et Hélène Blondeau) ainsi qu’une conférence plénière donnée par Diane Vincent. Dans sa conférence, intitulée De l’artefact dialectal aux grands corpus sociolinguistiques, Diane Vincent a partagé plusieurs réflexions entourant la collecte de données, la constitution de corpus ainsi que le rôle social des linguistes.
Les participantes et participants ont également pu découvrir le projet Placoter dans le cadre d’une exposition installée dans l’Atrium des Archives nationales pendant l’événement. Ce projet, réalisé sous la direction d’Amandine Alessandra (École de design, UQAM), propose une police de caractères inspirée du paysage urbain de Montréal et allie de manière originale les thèmes de la langue, de l’architecture et de la vie urbaine.
En terminant, l’événement a fait la part belle à la plateforme du Fonds de données linguistiques du Québec et notamment aux différents corpus montréalais qui sont (et seront) diffusés dans le cadre de ce projet. Dans leur conférence, Wim Remysen (responsable du projet) et Hugo Saint-Amant Lamy (professionnel de recherche au projet) ont présenté les principales orientations du Fonds, les aspects techniques que soulève la préparation des données ainsi que l’intérêt des corpus montréalais pour la recherche sur l’évolution récente du français de la métropole. Tant les corpus de la célèbre trilogie (Montréal 1971, 1984 et 1995) que des corpus montréalais réalisés à date plus récente (le sous-corpus montréalais de PFC-Québec, par exemple, tout comme le corpus Ahuntsic-Cartierville de Davy Bigot et le corpus MONT(REA)L-2016 de Béatrice Rea) seront diffusés sur la plateforme.
À toutes les participantes et à tous les participants, merci !