Corpus Montréal 1984

Description

Une dizaine d'années après la constitution du corpus Montréal 1971, deux chercheuses ont jugé pertinent de retracer des témoins qui avaient participé à la première collecte de données et de les interviewer à nouveau. Leur but ? Documenter les pratiques linguistiques à deux moments dans la vie de leurs témoins pour mieux étudier le changement linguistique en temps réel. Ce corpus a permis aux sociolinguistes de se pencher sur les effets de la trajectoire individuelle des locutrices et locuteurs sur leurs pratiques linguistiques.

En tout, les auteures de ce corpus ont rencontré la moitié des témoins qui avaient participé à la collecte de données en 1971, soit 60 personnes. Elles y ont ajouté 12 jeunes, âgés de moins de 25 ans, de façon à obtenir un échantillon plus équilibré en termes de groupes d'âge. La méthode adoptée était similaire à celle qui avait orienté la constitution du corpus Montréal 1971 : les 72 témoins, 33 hommes et 39 femmes, ont participé à une entrevue semi-dirigée qui s'est déroulée, le plus souvent, à leur domicile. Les thèmes abordés par les enquêtrices incluent la vie de quartier, l'école ou le travail ainsi que la situation linguistique du Québec. À la différence du questionnaire utilisé en 1971, les chercheuses ont accordé plus d'importance aux changements survenus dans la vie des témoins plutôt qu'à leurs opinions.

La réalisation de ce corpus est un jalon important dans la sociolinguistique québécoise. Par leur initiative, les chercheuses montréalaises ont marqué la recherche sur le changement linguistique, non seulement au Québec mais à travers le monde. D'autres chercheuses et chercheurs se sont en effet inspirés de la démarche dans d'autres communautés linguistiques.