Citation de la semaine no 36
20 octobre 2023
Comment la crise d’Octobre, survenue en 1970, a-t-elle été vécue par les habitantes et habitants de Montréal ?
En 1971, lorsque des sociolinguistes réalisent des entrevues en vue d’étudier le français de la métropole, le souvenir de cette période houleuse est encore frais dans la mémoire de la population montréalaise et le sujet est abordé lors de plusieurs rencontres. Aujourd’hui, vous pouvez écouter une partie de la réponse de Lysiane B. à la question « Avez-vous suivi la crise d’Octobre ? ». Lysiane a alors 23 ans.
En plus de son intérêt historique, le témoignage illustre quelques phénomènes de prononciation intéressants, comme la réalisation du mot peur. Lysiane prononce ce mot avec une voyelle au timbre relativement fermé, celle qu’on entend aussi dans peureux.
Hon. Je comprends. (rire) On dormait plUs. Je-veux-dire on: on se promenait plUs pour: j’avais assez peur. M: moi je suis peureuse d’avance hein puis: j’arrivais ici, puis dans ce temps là mon mari travaillait. Puis: je repassais pas puis je bougeais pas. En rentrant dans la maison là, je faisais rien, j’avais trop peur.
Source de la citation :
Source : Gillian Sankoff, David Sankoff et Henrietta Cedergren (1971), « Entrevue Lysiane B., 7’71 ». [Corpus Montréal 1971]