Corpus Mont(REA)l 2016
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[Générique d'ouverture : Logo UdS, en partenariat avec le gouvernement du Québec. En texte apparaît : Corpus Mont(REA)l 2016, ainsi que les logos du CRIFUQ et du Fonds de données linguistiques du Québec.]
[Béatrice Rea, sociolinguiste et conceptrice-rédactrice] :
Le corpus Montréal, Mont - Rea - L 2016, ce sont des entrevues qu'on appelle semi-dirigées, c'est-à-dire qu'on a une conversation informelle, mais avec des questions que j'ai préparées un peu d'avance pour guider le flux de la discussion.
Et ce sont des entrevues avec des locuteurs, on va dire locuteurs natifs de français montréalais.
Je complétais un doctorat et j'avais besoin de données comparatives de français montréalais pour faire un parallèle avec les corpus qui dataient on va dire des années 70 puis ensuite des années 80, et je n'avais rien à ma disposition pour faire la comparaison dans le temps et mes directeurs de thèse m'ont suggéré de faire mon propre corpus.
Mais pour les besoins de la cause, pour des questions de temps et de logistique, j'avais restreint ça à des locuteurs on va dire dont le français de Montréal est la langue maternelle.
Quand j'ai commencé, ce qu'on avait mis à ma disponibilité à l'Université, c'était un kit qui était gros comme ça et qui venait dans une valise, c'était une enregistreuse grosse comme ça, avec des fils qui sortaient de partout.
J'avais deux canaux différents, des lavaliers qui étaient accrochés à des packs de batteries que les locuteurs devaient porter, qui étaient eux-mêmes connectés à l'enregistreuse, qui était elle-même connectée au mur.
C'était un setup tellement formel et tellement on va dire pas chaleureux, ça permettait aucune liberté de mouvement vraiment chez les locuteurs et je trouve que ça rendait la situation vraiment pas naturelle.
Et l'autre défi, curieusement, c'était de trouver des locuteurs dont la langue maternelle était le français de Montréal.
Parce que soit c'était des gens qui venaient de la région, qui étaient établis à Montréal, soit c'est des gens je ne sais pas qui venaient de Québec, qui étaient établis à Montréal, même si ça faisait longtemps qu'ils étaient à Montréal.
Et j'ai donc un peu redéfini le terme montréalais pour que ça corresponde à la réalité d'un Montréalais d'aujourd'hui. C'est-à-dire c'est peut être quelqu'un qui vient de la Rive-Sud, de la Rive-Nord, qui habite là, mais qui a fait ses études ici ou qui passe la majeure partie de sa vie économique sur l'île.
J'aurais trouvé ça triste que ces données-là disparaissent, c'est des tellement belles conversations, c'est des expériences humaines tellement belles.
Le fait que mon corpus puisse servir à d'autres linguistes, je trouve que c'est le plus bel honneur, en fait ça rend honneur à tout le travail que j'ai fait, puis que j'ai mis dans le cadre de ma thèse de doctorat.
C'est des données qui sont intéressantes, je veux dire il y a tellement de choses qu'on peut aller chercher dans les données que j'avais collectées donc j'espère que ça va servir.
Description
Le corpus Mont(REA)l 2016 comprend 36 entrevues sociolinguistiques menées en 2016 auprès de 53 francophones montréalais, dont l’année de naissance se situe entre 1954 et 1998. Les entrevues ont toutes eu lieu au domicile des participantes et participants. Trente-quatre personnes ont été interviewées en paires (amies et amis, conjointes et conjoints, fratrie, parent et enfant, etc.).