Corpus Montréal 1995

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[Générique d'ouverture : Logo UdS, en partenariat avec le gouvernement du Québec. En texte apparaît : Corpus Montréal 1995, ainsi que les logos du CRIFUQ et du Fonds de données linguistiques du Québec.]

[L'intervention qui suit se déroule au Centre des mémoires montréalaises, 1210, boulevard Saint-Laurent, Montréal.]

[Marty Laforest, professeure associée, Université du Québec à Trois-Rivières] : 

Le corpus Montréal 95, c'est vraiment un corpus où on voulait recueillir des échanges familiers en famille.

Donc il y a une partie du corpus qui est constituée d'entretiens semi-dirigés, puis il y a une partie du corpus où on a demandé à des familles de s'auto-enregistrer pendant 2 semaines.

Donc on leur a confié du matériel d'enregistrement, on leur a expliqué comment ça fonctionnait. Son nom le rattache à 2 autres ensembles de données très importants.

Donc Montréal 95 constitue la 3e partie d'un ensemble de données qui est un ensemble dont il existe très peu d'exemples dans le monde, parce que ce sont les mêmes individus qui ont été enregistrés à 3 moments de leur vie.

Donc c'est pour ça qu'il y a une partie de Montréal 95 qui est constituée d'entretiens pour que ce soit très comparable à 71 et 84.

Moi comme linguiste, comme sociolinguiste, j'ai besoin de la vraie parole des gens pour travailler. J'ai besoin de savoir comment les gens parlent.

Ce qui est intéressant, c'est d'enregistrer des vraies personnes pour un moment assez long, puis de savoir qui parle et d'où parce que là, ça nous permet de croiser des éléments linguistiques qu'on observe avec des caractéristiques sociales des individus qui les ont produits, et recueillir un ensemble d'échantillons de paroles d'un certain nombre d'individus dans un certain contexte.

Or quand on parle à un inconnu, on sait qu'on s'expose au jugement et on transforme sa façon de parler, donc c'est un enjeu d'essayer de s'approcher de la parole familière.

On ne fait jamais d'entretiens dirigés là tac tac, question oui ou non, non c'est dans un entretien semi-dirigé, le but c'est de mettre la personne assez à l'aise pour qu'elle parle le plus possible.

Donc on la laisse déborder, des fois on pose une question sur, je ne sais pas moi, leur quartier à Montréal, puis ils vont raconter la rougeole du petit dernier, c’est correct, ce qu'on veut, c'est que les personnes parlent.

Donc moi je voulais vraiment travailler sur des échanges informels les plus informels, les plus familiers possible.

Chaque fois qu'on fait des enregistrements, on doit faire des transcriptions. On travaille à partir des transcriptions et aussi en même temps avec la bande enregistrée. C'est important d'avoir les deux parce que la transcription permet de voir des choses dont on n'a pas conscience quand on écoute.

Même si on n'a pas fait les entrevues soi-même, on a un lien très fort avec les locuteurs. J'ai un lien très fort avec eux parce que je connais leur voix tellement intimement, les moindres inflexions de leur voix, je lis la transcription, je les entends parler, je les aime !

Il y a beaucoup d'affect dans notre rapport avec les individus qui ont accepté de nous donner de leur temps, sans qui on ne pourrait pas travailler.

J'ai toujours un sentiment de grande gratitude envers eux et je les aime !

Description

Le corpus Montréal 1995 constitue le troisième et dernier volet d'une série d'enquêtes sociolinguistiques menées à Montréal à partir des années 1970. Faisant suite aux corpus Sankoff-Cedergren et Montréal 1984, il inclut des entrevues menées auprès d'informatrices et d'informateurs déjà rencontrés en 1971 et en 1984, ce qui rend possible des analyses longitudinales.