Journal d'Élisabeth Bégon
Auteures, auteurs
France Martineau
Université d'Ottawa
Yves Charles Morin
Université de Montréal
Description
Ce corpus comprend une série de lettres rédigées par Élisabeth Bégon, née sous le nom de Marie-Élisabeth Rocbert de la Morandière. Par sa naissance, son mariage et son réseau social, Madame Bégon fait partie de l’élite de son époque. Née à Montréal le 27 juillet 1696, elle s’installe en France à partir de 1749. Elle décède à Rochefort le 1er novembre 1755.
De 1748 à 1753, Élisabeth Bégon tient une correspondance avec son gendre, Michel de Villebois de la Rouvillière, qui est conservée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec (Fonds Bégon). Cette correspondance est composée de 434 lettres, incluant quelques lettres de la fille de Michel de Villebois et du frère de Madame Bégon à ce dernier. Ces documents ont fait l’objet d’une publication en 1935 dans le Rapport de l’archiviste de la province de Québec, par Pierre-Georges Roy (reprise en 1972 par Claude de Bonnault), et en 1994 dans Lettres au cher fils : correspondance d’Élisabeth Bégon avec son gendre (1748-1753), par Nicole Deschamps.
Établie à partir des feuillets de la BAnQ, la transcription utilisée pour la constitution du corpus est fidèle au manuscrit dans sa forme et sa langue, sans aucune adaptation ou modernisation. Elle témoigne donc de la graphie irrégulière utilisée dans les lettres et reproduit fidèlement les hésitations, les reprises et les corrections qu'elles renferment. La transcription a été réalisée dans le cadre du Grand projet de recherche concerté Modéliser le changement : les Voies du français (CRSH, 2005-2010), dirigé par France Martineau.
Ce corpus donne accès à un document exceptionnel qui témoigne de la langue autour de la Conquête. Comme en discutent Martineau et Remysen (2020) et Tailleur et Rouilllard (2020), la langue des peu-lettrés mais aussi celle des élites est une fenêtre précieuse pour comprendre la relation entre normes et usages à date ancienne. Si la langue d’Élisabeth Bégon a déjà fait l'objet de quelques analyses (Martineau 2009a/b, Martineau 2016), une étude linguistique plus systématique de sa correspondance reste à faire.
Pour citer le corpus
Journal de Madame Bégon (1749-1753), BAnQ Québec, Fonds Bégon (P2). Transcription et établissement du texte par France Martineau et Yves Charles Morin (2009). Consulté sur la plateforme FDLQ le 21 juin 2024. [fdlq.usherbrooke.ca]
Ce corpus est identifié par la cote Bégon.
Références bibliographiques
Bégon, Élisabeth (1994) [1972], Lettres au cher fils : correspondance d’Élisabeth Bégon avec son gendre (1748-1753), établissement du texte, notes et avant-propos de Nicole Deschamps, Montréal, Boréal.
Martineau, France (dir.) (2010), Corpus MCVF (Modéliser le changement : les voies du français), Université d’Ottawa.
Martineau, France (2009a), « Le français laurentien avant la Conquête : usage des élites », dans France Martineau, Raymond Mougeon, Terry Nadasdi et Mireille Tremblay (dir.), Le français d’ici : études linguistiques et sociolinguistiques sur la variation du français au Québec et en Ontario, Toronto, Éditions du GREF, p. 127-143.
Martineau, France (2009b), « À distance de Paris : usages linguistiques en France et en Nouvelle-France à l’époque classique », dans Dorothée Aquino-Weber, Sara Cotelli et Andres Kristol (dir.), Sociolinguistique historique du domaine gallo-roman : enjeux et méthodologie, Berne, Peter Lang, p. 221-242.
Martineau, France et Wim Remysen (dir.) (2020), La parole écrite, des peu-lettrés aux mieux-lettrés : études en sociolinguistique historique, Strasbourg, Éditions de linguistique et de philologie.
Martineau, Maude (2016), Les pronoms relatifs : variation historique ? Usage des pronoms relatifs en français à l’époque de la Nouvelle-France, mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
Tailleur, Sandrine et Marie-Ève Rouillard (2020), « Écrire à Saguenay au début du XXe siècle : adaptation sociale et accommodation linguistique », dans France Martineau et Wim Remysen (dir.), La parole écrite, des peu-lettrés aux mieux-lettrés : études en sociolinguistique historique, Strasbourg, Éditions de linguistique et de philologie, p. 31-50.