Corpus HoMa et MoMu

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[Générique d'ouverture : Logo UdS. En texte apparaît : Corpus HoMa-MoMu, ainsi que les logos du Crifuq et du Fonds de données linguistiques du Québec.]

[L'intervention qui suit se déroule à l'Écomusée du fier monde, 2050, rue Atateken, Montréal.]

[France Martineau, professeure émérite, Université d'Ottawa] : 

Le premier corpus est celui d'Hochelaga-Maisonneuve qu'on appelle par son petit nom HoMa. Et puis l'autre corpus, c'est le corpus de Montréal, Montréal-Nord donc MoMu dans ce cas-ci.

Dans le cas d'Hochelaga-Maisonneuve, ce qu'on recherchait, c'était un quartier surtout où il y avait beaucoup de francophones, on voulait interroger des gens qui étaient francophones. Et de reproduire aussi une méthodologie qui avait déjà fait ses preuves dans les entrevues de Montréal 80 entre autres.

On a pris la même méthodologie pour Montréal-Nord, donc même idée parce qu'on cherchait dans ce cas-ci un milieu plus multiculturel, on ne cherchait pas nécessairement des gens qui étaient des francophones québécois, nés à Montréal, donc on cherchait vraiment à connaître le français des nouveaux arrivants.

On a fait des entrevues donc semi-dirigées, on a fait des entrevues qu'on a appelées écologiques, dans le sens où on donnait l’enregistreuse à quelqu'un qui était de la communauté et qui s’enregistrait toute une soirée, 3 soirées, 4 soirées, peu importait le temps qu'il voulait, avec des amis mais nous, nous n'étions pas là. Il n'y avait pas de gens tierces. Je dirais que ça fait des entrevues où il y a des éléments linguistiques qu'on ne trouverait pas ailleurs.

Le niveau d’enthousiasme, d'énergie dans ces entrevues-là, il est extraordinaire. Les entrevues où on n'est pas là justement, où ils peuvent parler, discuter, c'est d’excellentes entrevues.

On voulait aussi regarder la trajectoire de vie. Ça aussi c'était important, pas simplement la trajectoire de la langue mais la trajectoire d'un individu. C’est-à-dire qu’on a regardé d'où ils venaient, leurs grands-parents, leurs parents, leurs grands-parents. Donc on a fait vraiment leur histoire généalogique mais aussi de mobilité.

On est toujours quelqu'un de l'extérieur. Il faut avoir l'humilité de se dire qu'on est jamais de la communauté même si on nous accueille à bras ouverts. Mais connaître quelqu'un de la communauté, ça aide. Et c'est ça, ces coups de cœur-là que l’on a quand on rencontre des gens qui vous donnent de leur temps mais qui aussi vous apportent quelque chose de tellement important parce que vous en ressortez et puis ça reste, et puis donc ces personnes-là m’ont beaucoup, beaucoup marquée.

Description

Les corpus HoMa et MoMu ont été réalisés en 2012-2015 dans deux quartier montréalais, Hochelaga-Maisonneuve et Saint-Michel-Montréal-Nord. Ils comprennent des entrevues semi-dirigées et écologiques. Ces corpus ont été créés dans le but d'approfondir les comparaisons diachroniques avec les usages attestés dans les corpus montréalais réalisés au 20e siècle.

Le premier quartier a été choisi pour son caractère à prédominance francophone et pour son histoire sociale récente. Le deuxième a été retenu pour sa grande diversité culturelle et linguistique et permet d'étudier l'usage du français dans les milieux multiculturels de la métropole, un aspect traditionnellement moins étudié par la sociolinguistique montréalaise.