Corpus FRAN : français d'Amérique du Nord

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[Générique d'ouverture : Logo UdS, en partenariat avec le gouvernement du Québec. En texte apparaît : Corpus FRAN, ainsi que les logos du Crifuq et du Fonds de données linguistiques du Québec.]

[L'intervention qui suit se déroule à l'Écomusée du fier monde, 2050, rue Atateken, Montréal.]

[France Martineau, professeure émérite, Université d'Ottawa] : 

Le corpus FRAN pour Français d'Amérique du Nord s'inscrit dans une démarche sur d'autres corpus. Donc ça, c'est important de le voir parce que le corpus FRAN ne serait pas arrivé s'il n'y avait pas eu les autres corpus avant.

C'est intéressant de faire parler les gens pour leur langue mais c’est aussi important de savoir c'est quoi être francophone aujourd'hui en Amérique du Nord, comment on vit la francophonie, comment on vit le fait d'être francophone à Moncton, ou bien à Welland, ou à Saint-Boniface, ou à Montréal.

Donc oui, c'est un agrégat de corpus mais qui sont liés finalement par un seul objectif qui était de mieux comprendre le français en Amérique du Nord.

Et puis l'idée c'était d'essayer de comprendre l'histoire du français d'Amérique du Nord à la fois donc du point de vue de son histoire, du XVIIe jusqu'à aujourd'hui, mais aussi selon les variétés de français.

Là on parle du français en Acadie, du français en Louisiane, au Québec, en Ontario, dans l'Ouest. Donc ce qu'on appelle vraiment à la fois du point de vue du temps et de l'espace aussi, mais aussi du point de vue des différentes couches sociales.

Donc essayer de comprendre qu'est ce qui fait qu'on parle de telle façon le français à telle époque ? Pour ça, il fallait une équipe internationale, donc des gens qui pouvaient concevoir en fait le français, pas simplement dans son élément linguistique, mais vraiment dans sa relation avec la société.

Et on a des réponses assez surprenantes parce qu'on a tendance à opposer tellement milieu minoritaire / majoritaire alors que il y a quand même pas mal, il y a plus de ressemblances que de différences, ça c'est très clair.

La beauté du projet qui était du corpus FRAN c'est d'avoir essayer d'unifier les protocoles, d'unifier les méthodologies aussi de recherche.

Quand on travaille sur les lettres anciennes, pourquoi on voudrait travailler sur des lettres anciennes ? Après tout, on a les corpus oraux mais c’est que lorsqu'on recule dans le temps puis qu'on essaie de voir le changement sur une très longue période, on n'a pas le choix que de travailler avec du textuel.

Donc les corpus qui ont été faits ont été pensés d'un point de vue linguistique, sociolinguistique pour comprendre le français tel qu'il était parlé en société. Mais ils ont été aussi pensés en fonction d’être utilisés par d'autres disciplines de recherche. Donc le contexte historique est important pour qu'il puisse vivre au delà de l'objectif du corpus que l'on a créé.

Donc c'est peut-être ça la sociolinguistique aussi. C'est s'intéresser bien sûr à la langue mais aux gens qui parlent cette langue-là. On est tellement privilégié d'avoir cette possibilité-là d'aller au-devant des gens.

Description

Créé dans le cadre du projet GTRC Le français à la mesure d’un continent : un patrimoine en partage (dirigé par France Martineau), le Corpus FRAN est le premier corpus panfrancophone consacré à l’Amérique française. Il réunit, dans un ensemble unifié, des corpus écrits historiques et des corpus oraux modernes, et il constitue de ce fait une référence fondamentale pour l’histoire linguistique et culturelle des francophones du Canada et des États-Unis. Ce corpus est actuellement hébergé au CRIFUQ de l’Université de Sherbrooke et certaines de ses composantes ont été versées au Fonds de données linguistiques du Québec.