Citation de la semaine no 84

22 novembre 2024

citation de la semaine

Le nom gerrymander est attesté au Québec depuis la fin du 19e siècle et Sylva Clapin est le premier lexicographe québécois à enregistrer cet emprunt à l’anglais américain dans son glossaire.

Le gerrymander, qui consiste à modifier les frontières d’une circonscription électorale à des fins partisanes, est surtout associé à la politique américaine. Il y a toutefois quelques exemples de redécoupages inhabituels dans l’histoire parlementaire canadienne et québécoise, ce qui explique pourquoi les lexicographes québécois enregistrent le mot.

Clapin explique dans l’article gerrymander, dont nous reproduisons aujourd’hui un extrait, que ce mot vient du nom d’un ancien gouverneur du Massachusetts, Elbridge Gerry. La carte électorale adoptée sous la gouverne de ce politicien pour favoriser son propre parti prenait une forme curieuse qui rappelait un salamandre. C’est de la fusion de Gerry et salamander qu’est né le mot gerrymander.

Gerrymander, s. m., pron. djerrai-manne-der. Néologisme politique, d’origine américaine, servant à désigner un arrangement particulier des divisions électorales d’un état ou d’un comté. Par cet arrangement, le parti au pouvoir cherche à remanier ces divisions électorales de telle sorte que, advenant une élection, il obtiendra sûrement l’avantage sur son concurrent […].

Source de la citation :

Sylva Clapin (1894), Dictionnaire canadien-français, Montréal, C. Beauchemin, p. 168.